Tu sais, quand j’étais petite, j’ai voulu être vétérinaire. Puis styliste. Puis écrivain.

Pendant très très longtemps, je voulais vraiment être écrivain. Je gribouillais des débuts d’histoires et je noircissais des cahiers à grands carreaux avec des dessins de mes personnages. 

Puis, en grandissant, j’ai compris que je ne pouvais pas être écrivain, que ce n’était pas raisonnable. C’était un peu comme être astronaute : ça fait rêver, mais il y a très peu d’élus. Alors, j’ai décidé d’être journaliste. J’ai fait un Bac Littéraire et à la fin du lycée, j’ai postulé à une école de journalisme à Lyon.

En fin de terminale, je suis allée passer le concours. Et là, tout s’effondre : je ne suis pas prise.
Je suis même très loin d’être prise, puisque je me suis ramassée comme il faut sur l’épreuve concernant l’actualité (regarder les infos, ça n’a jamais été mon fort). 

J’étais désespérée. J’avais focalisé toute mon énergie de mes années de lycée, même de collège, à tout mettre en oeuvre pour devenir journaliste. En quelques secondes, par le biais d’un simple message, on me dit que ça n’arrivera pas.

Ce n’était pas la fin du monde, me direz-vous, il y a toujours d’autres moyens de devenir journaliste sans passer par la case école de journalisme. Mais quand vous avez à peine 18 ans et que depuis trois ans on vous rabâche que votre futur se joue sur ces fameux choix, vous n’envisagez pas vraiment que c’est une possibilité.

Alors, j’étais un peu déprimée, je l’avoue. J’avais pourtant mon plan B : partir à la fac, en études de Lettres. Ce n’était pas aussi enthousiasmant, mais ça voulait dire rester dans un domaine en rapport avec l’écriture, me gagner du temps pour réfléchir à la suite et surtout, partir loin de chez moi vivre seule (libérée délivrée, c’était moi !).

Au final ? J’ai fait 4 ans en Lettres Modernes et j’ai adoré. J’ai développé mon sens critique et d’analyse, j’ai appris aux côtés de profs fascinants qui semblaient tout droit sortis d’un autre siècle, j’ai échangé autour de ma passion de la littérature, j’ai rencontré des personnes qui comptent encore aujourd’hui parmi mes ami(e)s les plus proches et j’ai écrit, beaucoup. 

J’ai réalisé qu’en fait, je n’aurais pas été heureuse en école de journalisme : c’était beaucoup trop terre à terre pour moi. 

Au final, mes études en Lettres m’ont conduit à faire de la communication, ce qui m’a emmené à travailler dans le digital… J’étais contente mais, quelque part en chemin, je me suis demandée où était passée la petite fille qui rêvait d’être écrivain comme d’autres rêvent d’être astronautes.

J’ai dû partir au bout du monde pour la retrouver et pour me reconnecter avec cette passion d’enfance (mais ça, c’est une autre histoire).

Le plus dingue, dans le fait que rien ne se soit passé comme je l’avais planifié, c’est que c’est encore mieux. Aujourd’hui, je vis mon rêve d’une façon que je n’aurais jamais osé envisager. 

Alors, même si tes rêves d’enfant te semblent complètement fous, garde-les quand même dans un coin de ta tête : sur un malentendu, via des chemins détournés, peut-être qu’ils viendront te rattraper.

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